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Le cannabis et ses effets médicaux

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La vente de cannabis est interdite en France depuis de nombreuses décennies. Cependant de plus en plus de politiciens sont pour la légalisation de la substance. Nous répondons à toutes les questions concernant l’action sur le cerveau, les effets secondaires indésirables, l’utilité médicale et la thérapie du cannabis. 

1. Qu’est-ce que le cannabis au juste ?

Le cannabis fait partie de la famille des plantes de chanvre, il en existe trois variétés : Cannabis indica, Cannabis ruderalis et Cannabis sativa. La substance active principale, le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), est présente dans les trois variétés et fait partie du groupe de substances des cannabinoïdes. Chacune des trois variétés de chanvre contient jusqu’à 80 autres cannabinoïdes en quantités variables. Ainsi, certaines ont plutôt un effet calmant, d’autres un effet stimulant ou hallucinogène. 

2. A-t-on toujours fumé ou inhalé du cannabis ?

Depuis des millénaires, le cannabis est utilisé comme plante utile et médicinale. En Chine, il y a 6000 ans, on en faisait déjà des vêtements, des filets de pêche et des remèdes à l’aide de ses fibres. Depuis l’Asie, le cannabis est arrivé en Europe et en Amérique via le Moyen-Orient et le Proche-Orient. Ses effets enivrants n’ont toutefois été connus que tardivement en Europe. Depuis le début du XXeme siècle, le cannabis est interdit à la consommation en France, la plante de chanvre est dédié à un usage industriel et l’huile et les fibres servent pour de nombreuses choses. 

Depuis 2018, certaines substances du cannabis comme le CBD sont extraites et commercialisées pour leurs vertus médicinales et leurs effets positifs sur la santé et le bien-être. La loi se précise en Europe en 2020 puis grâce à de nombreuses jurisprudences comme l’affaire Kanavape.

3. Comment se procurer du cannabis ?

En France, il est possible de se procurer du cannabis appauvri en THC et riche en CBD dans des boutiques et sur des sites spécialisés dans la vente de CBD comme Kanaleg.

Certains produits issus du chanvre comme l’huile de chanvre et l’huile de CBD sont également vendus dans certaines pharmacies et grandes surfaces.

Le cannabis est cultivé et exporté dans le monde entier. En Europe, on trouve surtout des plantations en Albanie, aux Pays-Bas et en Suisse. Mais depuis que le cannabis peut également être utilisé à des fins médicales, il existe en Allemagne et en Suisse de nombreuses surfaces de culture souvent en greehouse.

4. Comment le cannabis est-il consommé ?

La plante de chanvre est consommé de trois manières différentes :

  • La fleur de cannabis est la partie séchée de la plante femelle. L’herbe CBD autorisé en France a une teneur maximum de 0,3% de THC, et peut contenir des taux supérieurs à 10% de CBD.
  • Le haschisch légal (également appelé shit ou résine de CBD est de la résine de chanvre femelle pressée en plaques, avec une teneur moyenne en CBD plus élevée autour de 20%.
  • L’huile de chanvre CBD est obtenue après extraction à froid sous forte pression de cannabidiol pur. L’extrait en ensuite dissout dans un corps gras comme une huile de chanvre pour faciliter son ingestion et maximiser ses effets.

Traditionnellement, la plupart du temps, le cannabis est fumé mélangé à du tabac sous forme de joint ou pur sous forme de “blunt”, dans des pipes à eau (bongs) ou les vaporisateurs. Mais le cannabis est également incluent dans diverses recettes CBD et peut-être dissous dans de la graisse pour faire des gâteaux ou des biscuits ou pour être bu sous forme de thé ou tisane à base de fleurs de CBD par exemple. Les vaporisateurs sont les moins risqués, car certaines substances ne sont pas brûlées, ce qui peut provoquer des dommages supplémentaires. 

Découvrir toutes les méthodes pour consommer du CBD.

5. Qu’est-ce que le cannabis synthétique ?

Depuis quelques années, les cannabinoïdes sont également produits artificiellement et vendus sous forme de mélanges d’herbes. Ils portent des noms comme Spice ou Bonzai. Les cannabinoïdes synthétiques sont parfois cent fois plus puissants que le THC traditionnel et les effets peuvent également être très différents. Certains consommateurs rapportent que l’ivresse est pesante et fatigante et que les effets physiques ont souvent persisté pendant des jours. Il existe des indications scientifiques selon lesquelles les substances synthétiques pourraient être cancérigènes et provoquer des psychoses aiguës. Quelques décès ont déjà été enregistrés, il est donc fortement déconseillé d’en consommer.

6. Comment agit le cannabis et que se passe-t-il dans le cerveau quand on consomme ? 

Les effets pharmacologiques du cannabis n’ont pas encore été entièrement décryptés. On sait seulement avec certitude que le cannabis agit principalement par l’intermédiaire de récepteurs cannabinoïdes endogènes dans le cerveau et le corps, qui n’ont été découverts que dans les années 1980. Certaines personnes réagissent alors avec des sentiments euphoriques, une joie débordante, une grande sérénité. Elles ont des idées nouvelles et créatives, mais aussi des sauts mentaux importants. La mémoire à court terme est perturbée – ce qui s’est passé cinq minutes auparavant est oublié. Beaucoup rapportent que leur perception de l’espace-temps est modifiée – généralement ralentie – et qu’ils perçoivent les couleurs ou les sons différemment, que leur concentration est réduite. Parmi les effets négatifs, on trouve l’anxiété et la crainte de perdre le contrôle. Des hallucinations visuelles et sonores peuvent se produire. Les pupilles se dilatent, les yeux deviennent rouges, la bouche s’assèche, la tension artérielle, la température corporelle et le taux de glycémie chutent, beaucoup sont pris de vertiges. 

Le cannabis en médecine est surtout utilisé en cas de douleurs nerveuses pour son effet analgésique. Chez les patients atteints de cancer, il aide à stimuler l’appétit.

7. Qu’est-ce qui fait le plus d’effet – un biscuit ou un joint/vaporisateur ?

L’intensité et la durée des effets du CBD et du cannabis en général, varient en fonction de plusieurs facteurs. Lorsque le cannabis est fumé, il agit plus rapidement (déjà après dix minutes) que lorsqu’il est mangé (après 30 minutes ou deux heures). En effet, le principe actif THC ou CBD est rapidement absorbé par les voies respiratoires lorsqu’on le fume et franchit la barrière hémato-encéphalique. Par l’estomac, le CBD pénètre plus lentement dans le métabolisme. Mais : l’effet d’un joint s’estompe aussi plus rapidement. En revanche, avec un morceau de gâteau ou un biscuit, il est difficile d’évaluer la quantité de cannabis que l’on a mangée, et donc de surdoser facilement. Il est donc préférable de s’approcher prudemment et d’attendre – une ivresse cannabique peut être très désagréable. Il n’existe cependant que des effets indésirable léger en cas de surdosage de CBD.

Lire aussi : Les effets secondaires du CBD

8. Combien de temps le cannabis peut-il être détecté dans le corps ?

Le CBD comme le THC peut être détecté jusqu’à trois jours dans le sang et jusqu’à trois mois dans l’urine, selon la fréquence et l’intensité de la fumée ou de l’inhalation. Le THC se dépose dans les cheveux et peut même y être détecté pendant plusieurs mois. Cependant rappelons que les différences entre le THC et le CBD n’entrainerons aucune poursuite en cas de détection de CBD dans votre organisme.

9. Le vapotage passif peut-il laisser des taux de THC détectables dans le sang ?

Même si l’on ne tire pas activement sur un joint, mais qu’on le fume passivement, on peut être en état d’ébriété – et il faut s’attendre à des conséquences. A partir d’une concentration de THC de 1,0 nanogramme par millilitre dans le sang, on est considéré comme inapte à la conduite. Le cannabis riche en CBD ne contenant que très peu de THC ne devrait cependant pas poser de problèmes.

10. Les effets néfastes du THC ?

Outre son effet enivrant, le haschisch a d’autres effets : Selon l’étude CaPRis, il augmente également le risque de troubles psychiques. En font partie les troubles anxieux, les troubles psychotiques et bipolaires ainsi que la dépression et les pensées suicidaires.  Le risque est particulièrement élevé pour ceux qui commencent à fumer des joints jeunes et qui en consomment quotidiennement. Les médecins voient d’un œil critique la légalisation de cette drogue : des chercheurs de l’université d’Ulm ont par exemple découvert qu’entre 2000 et 2018, près de cinq fois plus de personnes ont dû être traitées en clinique pour des troubles psychiques après avoir consommé du cannabis. Ces dernières années, on a pu observer que la consommation de cannabis avait augmenté. Les plantes de chanvre spécialement cultivées avec une teneur très élevée en THC ainsi que les cannabinoïdes synthétiques ont principalement contribué à ce phénomène. 

Depuis 2017, les fleurs de cannabis peuvent également être prescrites par les médecins. Dans ce cas, ce sont principalement des médicaments prêts à l’emploi qui sont prescrits.

11. La marijuana peut-elle rendre dépressif ? 

La consommation de cannabis peut augmenter le risque de troubles anxieux, dépressifs et psychotiques. Les troubles bipolaires sont trois fois plus fréquents en raison de la consommation de cannabis.  En cas d’utilisation médicale, le cannabis et notamment le CBD est également utilisé de manière isolée pour le traitement des troubles de l’anxiété et du sommeil, du TDAH et du trouble de stress post-traumatique (PTSD) ainsi que contre les dépressions.  Il existe certes de premières indications sur l’efficacité des cannabinoïdes dans le traitement de ces maladies psychiques. Mais les données des études ne sont pas encore suffisantes pour en déduire des stratégies de traitement concrètes.

12. Comment la consommation de cannabis provoque-t-elle une psychose ?

La fumette ne rend pas seulement détendue, euphorique ou amusant, elle peut aussi avoir de graves conséquences sur le psychisme. L’élément déclencheur : le tétrahydrocannabinol, ou THC. Il modifie le psychisme et la conscience et est la véritable raison pour laquelle les gens consomment du cannabis. Le THC est responsable de l’effet d’ivresse. Dans le cerveau, le THC peut modifier la perception de telle sorte que l’on voit et entend des choses qui ne sont pas réelles. De telles illusions et hallucinations sont les premiers signes d’une psychose. Les personnes qui ont déjà fumé plusieurs fois et qui n’ont pas eu de problèmes jusqu’à présent peuvent se retrouver dans une telle situation – mais aussi celles qui tirent sur leur joint pour la première fois. 

13. Est-il possible de prédire qui est particulièrement exposé à la psychose ?

Toutes les personnes qui fument du cannabis ne développent pas une psychose. Les personnes à risque sont par exemple celles qui consomment du cannabis à très haute teneur en THC ou qui fument quotidiennement. Le potentiel d’addiction et la dépendance augmentent alors considérablement. Mais même une seule consommation de cannabis peut rendre psychiquement malade, surtout si le gène AKT 1 est modifié chez une personne. Situé sur le bras court du chromosome 14, il code pour une enzyme, un catalyseur qui intervient dans de nombreuses voies métaboliques du corps humain. Malheureusement, personne ne sait à l’avance si l’on est concerné par cette variante génétique. L’âge est un autre risque de psychose : chez les adolescents en particulier, d’immenses processus de transformation ont lieu dans le cerveau, de sorte qu’ils sont beaucoup plus vulnérables aux substances nocives pendant cette période. C’est pourquoi le cannabis a un effet plus fort chez les jeunes, il rend plus rapidement dépendant et psychiquement malade. 

14. CBD – remède miracle ou arnaque ?

Le cannabis contient plus de 80 substances, appelées cannabinoïdes.  Les plus importants sont le THC psychoactif et le CBD non psychoactif.  Certains consommateurs disent mieux dormir grâce au CBD, alors que le THC peut avoir un effet activant, mobilisant physiquement et améliorant l’humeur. Le CBD, en revanche, n’est guère psychoactif. Il a plutôt des effets myorelaxants et, dans les produits en vente libre, il est censé agir en douceur contre les troubles menstruels, les troubles du sommeil ou les états de tension. Dans les drogueries, les supermarchés et les boutiques en ligne, on trouve des capsules, de l’huile ou des gommes à mâcher qui contiennent du CBD. Cependant, ces produits ont généralement une autorisation de mise sur le marché. Malgré les faibles concentrations de CBD, les défenseurs des consommateurs mettent en garde contre les effets secondaires sur la santé de tels produits et déconseillent leur consommation. 

Lire aussi : Le CBD est-il une arnaque ?

15. Qu’est-ce que le cannabis sur ordonnance ?

A des fins médicales, les médecins prescrivent à leurs patients des produits contenant du THC ou du CBD ou un mélange de THC et de CBD. Le THC et le CBD ont des mécanismes d’action et des indications thérapeutiques opposés ; le THC présente un risque plus élevé d’événements indésirables par rapport au CBD. Contrairement aux produits en vente libre, la quantité de substance active contenue dans les produits médicaux est prédéfinie. Ce sont ce qu’on appelle des produits finis. Mais il est également possible de prescrire des produits naturels non transformés, comme les fleurs de cannabis. Dans ce cas, la concentration des différentes substances varie comme pour tous les produits naturels. En outre, les fleurs doivent d’abord être préparées par le patient lui-même avant d’être utilisées, par exemple dans un vaporisateur.

16. Qui prescrit du cannabis ?

Depuis mars 2017, les patients souffrant de maladies graves ont droit, sous certaines conditions, à du cannabis remboursé par l’assurance maladie. Le médecin prescrit le cannabis médical sur une ordonnance de stupéfiants. Les caisses d’assurance maladie ne prennent en charge les coûts de la thérapie que sur autorisation préalable. Les dentistes et les vétérinaires ne sont pas autorisés à prescrire du cannabis.

17. Pour quelles maladies le cannabis est-il utile ? 

Le cannabis est surtout utilisé pour traiter les douleurs chroniques, la spasticité et les spasmes douloureux des muscles et de la vessie dans le cas de la sclérose en plaques (SEP) et chez les patients atteints du sida et du cancer. Dans ces maladies, l’effet analgésique mais aussi l’effet d’augmentation de l’appétit du cannabis sont efficaces. Le cannabis est souvent utilisé en complément dans des concepts de traitement qui comprennent déjà d’autres médicaments et des méthodes de traitement non médicamenteuses comme la kinésithérapie.

Il n’existe des preuves scientifiques de l’efficacité du cannabis que pour quelques indications, comme les douleurs chroniques ou les nausées et vomissements après une chimiothérapie. Pour de nombreuses autres indications, les études sur l’utilisation médicale du cannabis sont peu nombreuses. Les défenseurs de la thérapie au cannabis mentionnent certes souvent des destins individuels pour lesquels le cannabis a été bénéfique. Mais le cannabis n’est pas une panacée, beaucoup de gens se font de faux espoirs, affirment d’un autre côté des experts. Ils demandent des études méthodiques de haute qualité afin de pouvoir faire des déclarations solides sur le potentiel thérapeutique des médicaments à base de cannabis.   

18. Quelle est l’efficacité du cannabis sur la douleur ? 

Le cannabis contient de nombreuses substances, appelées cannabinoïdes, comme le THC et le CBD. En mangeant ou en fumant, ces substances passent d’abord dans le sang et se lient ensuite aux récepteurs cannabinoïdes du cerveau. Le cannabis a un effet relaxant. Ainsi, les patients souffrant de douleurs ne ressentent plus leurs troubles comme aussi gênants ; les douleurs deviennent plus supportables. Toutefois, les cannabinoïdes ne peuvent que peu augmenter le seuil de la douleur et la tolérance à la douleur ne change guère non plus.  Selon un rapport récent des Académies nationales américaines des sciences, de l’ingénierie et de la médecine, le cannabis ne devrait pas être utilisé en cas de douleurs aiguës.

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